Analyse n°3 : « La Vagabonde » de Colette.
Cette analyse nous montre comment une simple phrase peut être un point de départ pour une réflexion profonde sur le langage.
VOICI LA TRANSCRIPTION DE CETTE VIDÉO :
Présentation de l’œuvre et de son auteure
Dans cette vidéo, je vous propose d’analyser une phrase particulièrement intéressante du roman « La vagabonde » de Colette.
Sidonie-Gabrielle Colette, une figure majeure de la littérature française, nous plonge dans l’histoire de René Néré, une ancienne épouse de peintre reconvertie dans le music-hall. À travers ce personnage, Colette semble se confier, évoquant son propre divorce douloureux et sa carrière d’artiste.
Le dilemme de Renée Néré
René Néré se retrouve face à un choix cornélien : continuer sa vie d’artiste indépendante ou se marier avec un admirateur fortuné. Cette hésitation entre liberté et sécurité est au cœur du roman.
Une phrase révélatrice
C’est lors de sa première visite chez elle que son admirateur prononce cette phrase : « Le joli coin intime ! Et comme on comprend mal votre existence au music-hall quand on vous voit ici entre cette lampe rose et ce vase d’oeillets ! ». Sur quoi Renée répond : « Intime ? Quelle intimité se serre, le soir, autour de la lampe, dont l’abat-jour se fane ? »
Cette dernière phrase simple cache une complexité émotionnelle que je décortique.
Analyse des métaphores
Dans la réflexion de Renée Néré, « intime » et « serrer » évoquent une intimité étouffante, comme si l’artiste, habituée à la scène, se sentait mal à l’aise dans l’intimité d’un foyer. Le « soir » symbolise non seulement la fin de la journée, mais aussi la fin de sa jeunesse et de sa carrière artistique.
La métaphore la plus subtile est celle de la « lampe rose » et de « l’abat-jour qui se fane ». La lampe rose évoque un univers féminin, romantique, tandis que l’abat-jour fané suggère la fin d’une époque, la décoloration des rêves de jeunesse. Cette image de la fleur fanée est une métaphore puissante qui résume la mélancolie de Renée.